Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques
31 mai-4 juin 2021 Toulouse (France)
Les marqueurs osseux d'activité, la division genrée du travail en Préhistoire, et la question des femmes
Sébastien Villotte  1@  
1 : De la Préhistoire à lÁctuel : Culture, Environnement et Anthropologie
Université de Bordeaux, Centre National de la Recherche Scientifique : UMR5199

Les marqueurs osseux d'activité (MOA) sont des variations, pathologiques ou non, observables sur le squelette. Les MOAs sont supposés représenter l'adaptation ou l'altération de l'os face aux forces extracorporelles et internes subies lors de la vie. Ainsi, en les analysant, les anthropobiologistes proposent des interprétations sur les activités pratiquées par les sujets, puis tentent d'identifier des patterns au sein de l'échantillon étudié, afin notamment de distinguer une division genrée du travail. Cette approche s'est révélée particulièrement pertinente pour la Pré- et Protohistoire. L'objectif de cette communication est de présenter quelques exemples de ce type d'études, afin d'illustrer la pertinence de l'approche mais surtout d'en exposer la principale limite : le manque d'interprétations concernant les activités pratiquées par les femmes. Cette « invisibilité », ou du moins cette très faible visibilité, est vraisemblablement liée à l'interaction de facteurs biologiques et culturels, mais également à des biais épistémologiques. Ces différents facteurs seront présentés, discutés, et des pistes analytiques seront exposées afin de tenter de remettre en lumière les activités de la moitié des êtres humains ayant vécu durant la Préhistoire.

 

Activity-related skeletal morphologies, gendered divisions of labor in Prehistory, and the issue of women's activities

Activity-related skeletal morphologies (ARSMs) are variations, pathological or not, visible on the skeleton. ARSMs are supposed to represent the adaptation or alteration of bone in response to extracorporeal and internal forces experienced during life. Thus, by analyzing them, anthropobiologists formulate hypotheses on the activities practiced by the individuals, and then try to identify patterns within the sample, that may distinguish a gendered division of labor. This approach has proved to be particularly relevant for Pre- and Protohistory. The objective of this paper is to present some examples of this type of studies, in order to illustrate the relevance of the approach but above all to expose its main limitation: the relative paucity of data regarding activities practiced by women. This "invisibility", or at least this very low visibility, is probably linked to the interaction of biological and cultural factors, but also to epistemological biases. These different factors will be presented, discussed, and avenues of research will be exposed in order to try to shed light on the activities of half of the human beings who lived during Prehistory.


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