Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques
31 mai-4 juin 2021 Toulouse (France)
La structure de combustion d'Auzay, les Ouches (Vendée) : un four, oui, mais pour cuire quoi ?
Sylvie Boulud-Gazo  2, 1, *@  , Christophe Maitay  4, 3, *@  , Thomas Vigneau  5, *@  
2 : Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire  (CReAAH)  -  Site web
Le Mans Université, Universite de Rennes 1, Université de Rennes, Université de Rennes 2, Université de Rennes : UMR6566, Centre National de la Recherche Scientifique, Université de Nantes, Ministère de la culture
Université de Rennes 1Bâtiment 24-25 Campus de Beaulieu263, Avenue du général LeclercCampus de BeaulieuCS 74205 -35042 Rennes Cedex- France -  France
1 : Université de Nantes
UMR 6566 CReAAH LARA
4 : Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés  (TRACES)
École des Hautes Études en Sciences Sociales, Université Toulouse - Jean Jaurès, Ministère de la Culture et de la Communication, Centre National de la Recherche Scientifique : UMR5608
Maison de la Recherche, 5 allée Antonio Machado 31058 TOULOUSE Cedex 9 -  France
3 : Institut national de recherches archéologiques préventives, centre archéologique de Poitiers  (Inrap)
UMR 5608 - TRACES
122, rue de la Bugellerie - Zone République 3 86000 Poitiers -  France
5 : Département de la Vendée, secteur Patrimoine et Archéologie
CD85
* : Auteur correspondant

Sylvie BOULUD-GAZO[1], Christophe MAITAY[2]

 En 2016, une grande structure de combustion datée de l'âge du Bronze final a été mise au jour à Auzay, les Ouches (Vendée). Cet aménagement totalement inédit dans le Centre-Ouest mesure plus de 10 m de longueur et 2,5 à 4 m de largeur. Il est constitué de deux parties distinctes : une chambre de chauffe au nord et une vaste fosse ovalaire ayant probablement servi d'aire de travail et de cendrier au sud. La chambre de chauffe, en forme de fer à cheval, présente un mur d'entourage conservé sur plusieurs assises et deux couloirs d'alandier intégrés à l'avant de la structure. Des aménagements en terre crue (sole perforée, coupole ?) complétaient vraisemblablement ce dispositif à l'origine. La longue fosse de travail, placée à l'avant des alandiers, présente plusieurs aménagements permettant de restituer une superstructure protégeant le(s) opérateur(s) des coups de vent et des intempéries.

 La position chronologique de cette structure est bien assurée par plusieurs datations par le radiocarbone, l'étude typologique d'un lot modeste, mais homogène de céramiques et de deux épingles en bronze issues du remplissage, et par une analyse archéomagnétique. Les dimensions totalement inhabituelles de la structure, d'une part, l'architecture particulièrement soignée et inédite de la chambre de chauffe avec alandiers intégrés dans sa partie avant, d'autre part, posent inévitablement question quant à la fonction de cette construction. Un ancrage suffisamment profond dans le substrat a permis la préservation de ses parties basses avec les éléments construits en blocs de pierre et le fond fortement rubéfié. Malheureusement, aucune autre structure du site n'a bénéficié de ces mêmes conditions de conservation et ce grand four apparaît donc totalement isolé et déconnecté de toute occupation synchrone, bien qu'implanté à proximité directe d'une aire funéraire de quelques générations plus ancienne.

S'il est évident que la structure d'Auzay a assurément servi à chauffer et/ou à cuire, les denrées ou objets qui y ont été enfournés restent pour le moment indéterminés et donc parfaitement hypothétiques. Il s'avère de ce fait nécessaire de rassembler les indices à notre disposition, de passer en revue et de critiquer, grâce à différentes comparaisons, les interprétations possibles. L'utilisation de la structure de combustion d'Auzay comme four de potier est-elle envisageable ? Nous proposons justement d'argumenter pour et contre cette possibilité, tout en examinant les autres éventualités.

 


[1] Maître de conférences en archéologie protohistorique, université de Nantes – UMR 6566 LARA, Nantes/CReAAH Rennes.

[2] Chargé d'opération et de recherche, Inrap Nouvelle Aquitaine et Outre-Mer – UMR 5608 TRACES Toulouse.


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