Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques
31 mai-4 juin 2021 Toulouse (France)
Quel vase pour quel apprentissage ? Critères d'identification des vases d'apprentissage et caractérisation des processus de transmission
Marie Charnot  1, 2, *@  
1 : Archéologie, Terre, Histoire, Sociétés [Dijon]  (ARTeHiS)  -  Site web
Ministère de la Culture et de la Communication, Université de Bourgogne, Centre National de la Recherche Scientifique : UMR6298
Université de Bourgogne - 6, Bd. Gabriel - 21000 Dijon -  France
2 : EVEHA (Etudes et valorisations archeologiques)  -  Site web
Éveha, Études et valorisations archéologiques
84 rue Jean-Baptiste Colbert, 10300 La Chapelle Saint-Luc -  France
* : Auteur correspondant

Les traditions techniques constituent des habitudes et une manière de faire partagée et héritée au sein d'un groupe social (Martineau, 2000 ; Roux, 2016). La reconnaissance de la transmission des savoir-faire entre générations de potiers est donc essentielle afin de caractériser au mieux une tradition technique. Mais les preuves directes d'un apprentissage sont rarement identifiées en contexte archéologique, alors qu'elles sont bien documentées par l'ethnographie.

 

L'apprentissage peut prendre diverses formes (Roux, 2016) selon qu'il est hérité (transmis d'une génération à l'autre) ou partagé (transmis d'un potier expérimenté à un autre). L'apprentissage partagé est difficile à caractériser en contexte archéologique car, selon les compétences, le degré de savoir-faire de l'apprenti et les qualités pédagogiques de l'apprenant, sa production peut se fondre très rapidement dans la production standard, sans que des traces suffisantes ne permettent de l'identifier comme vase d'apprentissage. L'apprentissage hérité devrait en revanche produire plus de « ratés » de production. Mais très peu de vases ont été interprétés comme tels. Les traces de l'apprentissage seraient donc absentes ?

 

Dans cette communication, nous présenterons un sélection de quelques vases néolithiques interprétés comme des vases d'apprentissage. Ils sont issus de contextes d'habitats lacustres de la région des Trois-Lacs (Nidau BKW et Montilier Platzbünden, Suisse) et du lac de Zürich (Zürich Mozartstrasse, Suisse) et d'un site terrestre (Geispolsheim Forlen, Bas-Rhin, France). Ces vases proviennent d'ensembles chronoculturels différents datés du IVe millénaire (Pfyn, Munzingen, Horgen, Port-Conty).

 

Ces exemples permettent de proposer, en s'appuyant sur d'autres travaux (notamment van Berg, 1996) des critères d'identification de ces vases qui sortent souvent des typologies car ils peuvent être « hors-normes » (trop petits, déformés, etc.). Il s'agira aussi de caractériser le type d'apprentissage (hérité et imité, hérité et formalisé, partagé) et le degré de savoir-faire du potier. Enfin, nous évoquerons des perspectives en montrant en quoi la mise en évidence plus régulière des vases d'apprentissage pourrait enrichir nos interprétations archéologiques.


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