Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques
31 mai-4 juin 2021 Toulouse (France)
L'invisibilité du registre funéraire du Bronze final dans le nord-ouest de la péninsule Ibérique : une illusion ? Nouvelles données issues de la province de Lugo (Galice, Espagne)
Antoine Dumas  1@  , Maria Guadalupe Castro González  2, 3@  , Maria Pilar Prieto Martinez  2, 3@  , Fátima Sánchez Blanco  2, 3@  
1 : Ausonius-Institut de recherche sur lÁntiquité et le Moyen âge  (UMR 5607)  -  Site web
université Bordeaux Montaigne, Centre National de la Recherche Scientifique : UMR5607
Maison de lÁrchéologie - Université Bordeaux Montaigne -Pessac -  France
2 : Grupo EcoPast  (GI 1553 USC)  -  Site web
Avda. Lope Gómez de Marzoa s/n 15782. Santiago de Compostela. A Coruña. -  Espagne
3 : Área de Arqueología. Departamento de Historia. Universidad de Santiago de Compostela

Le registre funéraire des IIe et Ier millénaires a.C. dans le nord-ouest de la péninsule Ibérique est très mal cerné. Des sépultures en fosse ou en ciste sont connues, mais très peu sont datables avec précision. Ces vestiges sont invisibles dans le paysage, et relèvent de découvertes ponctuelles et fortuites. Depuis le début du XXIe s., les découvertes dues à l'archéologie préventive ont permis d'accroître le volume et la diversité des données relatives aux pratiques funéraires protohistoriques. Cependant, les publications restent rares et dispersées, les informations demeurant en majeure partie inédites, en dehors d'échos occasionnels dans la presse. Les synthèses récentes sur le sujet sont ainsi clairement incomplètes, rendant compliquée toute tentative d'acquisition d'une vision globale des pratiques funéraires de l'âge du Bronze dans le nord-ouest ibérique, ainsi que la réinsertion de cette région dans des dynamiques plus larges à l'échelle européenne. À ces difficultés s'ajoute le contexte géomorphologique et l'acidité des sols, qui implique que les ossements ne se conservent pas. À l'heure actuelle, si le rite de l'inhumation est attesté dans de nombreuses sépultures, des vestiges associés à des crémations sont également documentés. Les déséquilibres documentaires sont par ailleurs plus prononcés pour le Bronze final et la transition Bronze-Fer, où les tombes étaient jusqu'à récemment virtuellement inexistantes.

Plusieurs sites récemment explorés dans la province de Lugo permettent de combler une partie des lacunes et de documenter des formes de matérialité funéraire jusqu'ici inconnues dans le nord-ouest ibérique, associant des fosses à vocation funéraire à des complexes de structures de grandes dimensions (enclos circulaires, fossés ou palissades, etc.) dont la mise en place s'est effectuée sur le temps long, entre la fin du second et le début du Ier millénaire a.C. Dans cette communication, nous traiterons plus particulièrement des sites de Ventosiños (Coeses), seul publié aujourd'hui, et A Fontenla (Palas de Rei), encore inédit.

Ce travail a deux objectifs principaux. D'une part, il s'agira de dégager les éléments permettant de caractériser ce nouveau type de sites funéraires, à partir de l'étude détaillée de la stratigraphie et du mobilier des sites de Ventosiños et A Fontenla. D'autre part, il sera question de réinsérer ces données dans leur contexte européen, et en particulier de voir comment ces sites s'intègrent à l'aire culturelle atlantique au Bronze final. Cette étude préliminaire permettra ainsi de réviser certains présupposés tenaces relatifs à l'inexistence de tombes au tournant des IIe-Ier millénaire a.C. dans le nord-ouest de la péninsule Ibérique, et de poser les premiers jalons d'une étude systématique des pratiques funéraires du Bronze final et du début de l'âge du Fer dans cette région.


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