Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques
31 mai-4 juin 2021 Toulouse (France)
De terre, de bois et de pierre, une architecture « invisible » du Néolithique moyen dans la vallée de l'Oise : le bâtiment rectangulaire du site de l'Isle Adam.
Romana Blaser  1, 2, *@  , Julia Wattez  3, 4, 5@  , Christine Chaussé  6, 7@  , Cécile Monchablon  2, 8@  
1 : INRAP
Ministère de la Culture et de la Communication
2 : Trajectoires - UMR 8215
Université Panthéon-Sorbonne
3 : DMOS, Agroparistech
AgroParisTech, INRA - Université Paris-Saclay
4 : INRAP
Ministère de la Culture et de la Communication
5 : UMR 5140 - Archéologie des sociétés méditerranéennes
Université Paul Valéry - Montpellier III, Ministère de la Culture et de la Communication, Centre National de la Recherche Scientifique - CNRS
6 : Laboratoire de géographie physique  (LGP)
Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
7 : INRAP
Ministère de la Culture et de la Communication
8 : INRAP
Ministère de la Culture et de la Communication
* : Auteur correspondant

Pour le Néolithique moyen dans le Bassin Parisien, les bâtiments recensés sont encore très peu nombreux et leur architecture reste encore mal connue, en grande partie en raisons des conditions de conservation. Ces bâtiments sont de plan rectangulaire allongé, de grandes dimensions, et seulement identifiés par le plan des structures négatives. Le bois, en raison des trous de poteau, constitue le seul matériau détecté dans la construction.

Les recherches récentes menées en archéologie préventive sur le site de l'Isle Adam apportent des informations nouvelles sur les techniques de construction et sur l'organisation architecturale de ce type de bâtiment. Ce site d'habitat, établi sur une paléo-berge de l'Oise, a livré les vestiges d'un bâtiment rectangulaire, d'orientation nord-est/ sud-ouest. Il a été reconnu sur 9,8 m de largeur pour une longueur supposée de 20 mètres mais ses dimensions sont incomplètes car celui-ci est tronqué à l'est par une incision d'origine fluviatile. Son plan a été révélé, au cours de la fouille, par des éléments structurants : un empierrement partiellement conservé dans la partie sud-ouest, et par des fosses oblongues à trous de poteau, axées dans le sens de la largeur, qui marquent son extrémité nord-est. La démarche mise en œuvre dès la fouille, a conjugué les approches géomorphologiques, géoarchéologiques (micromorphologie), bioarchéologiques et archéologiques (mobilier lithique, céramiques et macro-lithique) afin de déterminer le contexte d'implantation du bâtiment, ses modes d'aménagement, les activités qui y étaient pratiquées ainsi que son évolution post-dépositionnelle. En outre, cette démarche a permis de collecter un ensemble de données qui se sont avérées précieuses pour lever certains verrous méthodologiques liés à la complexité des stratigraphies archéologiques en contexte alluviale, et aux difficultés inhérentes aux conditions d'intervention (inondations répétées...).

Ces recherches ont ainsi permis d'identifier des terrassements préalables à l'implantation du bâtiment ainsi que les procédés de construction des élévations, combinant terre massive, torchis, bois et pierre. Ils témoignent d'une architecture mixte, dont les vestiges, peu préservés, se présentent sous la forme de murs très arasés ou sous la forme de petites couches d'effondrement. La terre apparaît également mise en œuvre dans l'aménagement des sols du bâtiment. Elles ont également révélé, à partir de la distribution des vestiges, un espace interne structuré en unités ovales, certaines étant associées aux fosses oblongues, d'autres à des structures de combustion. Cependant, la fonction de ces unités reste indéterminée.

L'objectif de cette communication est de présenter les résultats obtenus par cette démarche interdisciplinaire, de discuter des difficultés de détection des bâtiments et des architectures du Néolithique Moyen dans les contextes particuliers de fond de vallée.


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