Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques
31 mai-4 juin 2021 Toulouse (France)
Analyse spatiale des restes fauniques du niveau 4.2 de l'Abri du Maras (Ardèche, MIS 3) : méthode et application pour l'interprétation des stratégies de subsistance néandertaliennes
Marie-Pauline Vignes  1, *@  , Delphine Vettese  1, 2, 3@  , Camille Daujeard  1@  , Juan Marín  1, 3, 4@  , Véronique Pois  5@  , Marie-Hélène Moncel  1@  
1 : Histoire naturelle de l\'Homme préhistorique  (HNHP)  -  Site web
Museum National d'Histoire Naturelle, Université de Perpignan Via Domitia, Centre National de la Recherche Scientifique : UMR7194, Centre National de la Recherche Scientifique : UMR7194
Institut de Paléontologie Humaine 1, rue René Panhard 75013 Paris -  France
2 : Instituto Internacional de Investigaciones Prehistóricas de Cantabria
Avda. de los Castros 52, 39005, Santander, Cantabria, Spain -  Espagne
3 : University of Ferrara, Department of Humanities  (UNIFE)  -  Site web
Corso Ercole I d'Este 32 44121 Ferrara -  Italie
4 : Institut Catala de Paleoecologia Humana i Evolucio Social  (IPHES)  -  Site web
Zona Educacional 4, Campus Sescelades URV (Edifici W3), 43007 Tarragona, Spain -  Espagne
5 : Université de Perpignan  (UVPD)
UMR 7194 - HNHP
UVPD- HNHP Centre Européen de Recherches Préhistoriques de Tautavel, 66720, Tautavel, France -  France
* : Auteur correspondant

Dans le registre archéozoologique, la combinaison des remontages systématiques et des technologies d'analyse spatiale, comme les logiciels de projection, est un des moyens actuellement développé pour appréhender les stratégies de subsistance et les modalités d'occupation des sites.
Dans le niveau 4.2 de l'Abri du Maras (Ardèche, MIS 3), des occupations néandertaliennes répétées ont entraîné la formation de palimpsestes, rendant difficile la perception d'évènements archéologiques distincts et la bonne interprétation des stratégies de subsistance menées in situ via des études archéozoologiques classiques. De façon à pouvoir définir d'éventuelles aires d'occupation et d'activité au sein de ce niveau, nous avons mené de front l'analyse spatiale SIG (Système d'Information Géographique) et les analyses archéozoologiques et taphonomiques, en incluant les remontages fauniques systématiques. La bonne préservation spatiale des restes fauniques du niveau 4.2 a permis de mener à bien ce type d'approche méthodologique multi-proxies.
Pour notre analyse, nous avons sélectionné les restes coordonnés de grande faune, comprenant majoritairement du renne, du bison et du cheval. Les données spatiales du mobilier faunique ont été traitées grâce au logiciel ArcGIS. Quatre aires de haute densité, probablement liées aux traitements des carcasses, ont été
mises en évidence au sein du site (Kernel density). Nous avons également pu observer une distribution différentielle du matériel faunique selon les catégories de taille des taxons et/ou selon les parties anatomiques. La même étude a concerné les marques anthropiques afin d'identifier une éventuelle répartition spatiale des différentes étapes du traitement boucher des carcasses. Elles semblent cependant uniformément réparties au sein des aires de densité identifiées. Les premiers remontages identifiés lors de l'étude ont permis de mettre en évidence des liens potentiels entre ces différentes zones de concentration, démontrant l'utilisation simultanée de ces dernières lors d'un même évènement d'occupation.
Nos résultats ont démontré l'intérêt d'une telle étude pour parfaire nos connaissances sur la présence d'aires d'activité et leur fonction, et plus généralement sur les stratégies de subsistance des groupes néandertaliens. A l'instar de ce qui a été réalisé à l'Abric Romani (Espagne), notre étude entreprise dans ce site du paléolithique moyen s'inscrit dans cette dynamique de l'étude intra-site croisant analyses archéozoologiques et spatiales.


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