Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques
31 mai-4 juin 2021 Toulouse (France)

Programme > Par intervenant > Brunacci Emmanuela

Dépasser les plans, prendre de la hauteur : étude exhaustive du bâtiment 21 de Kiçik Tepe (moyenne vallée de la Kura, Azerbaïdjan, Néolithique ancien)
Emmanuel Baudouin  1@  , Alexia Decaix  2, *@  , Emmanuela Brunacci  3, *@  , Giulio Palumbi  4, *@  , Farhad Guliyev  5, *@  
1 : Attaché temporaire d'enseignement et de Recherche  (UT2J)  -  Site web
Université Toulouse Jean Jaurès, UMR 5608 - TRACES
5 allées Antonio Machado - 31058 Toulouse Cedex 9 -  France
2 : Chercheuse associée
UMR 7209, CNRS, MNHN, Paris
3 : Architecte
4 : Chargé de recherche  (CNRS)
UMR 7264 CEPAM - Cultures et Environnement, Préhistoire, Antiquité, Moyen Âge
5 : Archéologue  (Institut d'Archéologie et d'Ethnographie, Académie des Sciences d'Azerbaïdjan (Baku))
* : Auteur correspondant

Le site de Kiçik Tepe (Azerbaïdjan), situé dans le district de Tovuz, localisé dans la moyenne vallée de la Kura, est fouillé depuis 2017 par une équipe franco-azerbaïdjanaise dirigée par G. Palumbi et F. Guliyev dans le cadre de la Mission Boyuk Kesik, sous l'égide du Ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères (MEAE). L'ensemble du mobilier archéologique ainsi que les datations par radiocarbone ont permis d'attribuer son occupation aux périodes néolithique et chalcolithique, soit entre le début du 6e millénaire et la seconde moitié du 5e. Les niveaux néolithiques, séparés en deux phases distinctes (2 et 3), sont caractéristiques des premiers villages sédentaires de la culture dite de « Shulaveri-Shomu Tepe », avec une architecture en terre crue exclusivement de forme circulaire. Également, la mise en évidence d'une évolution de l'habitat, entre les phases 2 et 3, marque un changement dans l'organisation de la maisonnée durant la phase transitionnelle autour de 5700 av. J.-C., phénomène qui peut être généralisé à l'ensemble des communautés villageoises de la moyenne vallée de la Kura.

Surtout, la qualité des vestiges architecturaux et l'état de conservation unique des élévations de la phase 3 nous importera particulièrement dans le cadre de cette communication. Les campagnes de fouille 2018-2019 ont permis la mise au jour du bâtiment 21, conservé sur une hauteur de 1,5 m. Construit en briques crues, l'édifice doit son état de conservation exceptionnel à un incendie qui a entraîné l'effondrement des murs et de la toiture. Ainsi, la détermination des espèces végétales utilisées pour la construction apporte des informations rares sur les éléments de couvrement et sur les possibilités de restitution de la toiture. Enfin, la documentation ethnographique et les comparaisons archéologiques seront mises à profit afin de restituer l'architecture dans ses trois dimensions. Dépasser l'idée couramment admise que ces édifices circulaires du sud du Caucase possédaient une couverture en dôme sera l'un des enjeux de cette présentation avec à l'appui des données archéologiques inédites. 


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