Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques
31 mai-4 juin 2021 Toulouse (France)

Programme > Par intervenant > Villette Mathilde

Des ateliers de potiers invisibles à l'âge du Fer dans le Golfe de Tarente (Italie) : absence, problème de conservation ou difficulté d'identification?
Mathilde Villette  1, *@  
1 : UMR6566 CREAAH
Université de Rennes 2
Rennes -  France
* : Auteur correspondant

Un état des lieux des connaissances relatives aux vestiges archéologiques issus de la fabrication de la poterie de l'âge du Fer, en Italie méridionale, affiche un très maigre résultat : seuls quelques indices de structures de chauffe ou de rares ratés de cuisson sont mentionnés dans la littérature. Ces lieux “n'existent pas” ou presque d'un point de vue de leur réalité archéologique. La réalité conceptuelle de ces ateliers s'est ainsi construite à partir de l'étude de la production céramique, où les productions sont regroupées par affinité stylistique ou par l'observation des pâtes, sans réussir à localiser précisément les lieux de fabrication. Comme pour d'autres espaces géographiques, on parle ici aussi de “household production” laissant des traces trop ténues pour être mises au jour lors des fouilles.

Toutefois, les investigations menées dans le cadre d'une thèse doctorale à partir, notamment, de la fouille d'un lieu de production de la poterie à l'Incoronata (Basilicate), fonctionnant au moins entre le milieu du VIIIe siècle et le milieu du VIIe siècle av. J.-C. montre une réalité différente puisque l'ensemble des étapes du processus de fabrication de la céramique a été mis au jour, avant et pendant l'arrivée d'artisans grecs sur le site, grâce à l'aide d'un protocole de fouille et d'étude rigoureux.

Cet exemple invite à s'interroger sur les raisons de cette absence de découverte d'ateliers, sur d'autres sites, tandis qu'une relecture attentive de la littéreture relative à certains sites ayant livré des indices de production ou encore la reprise de l'étude du matériel permet de s'apercevoir que ces lieux de fabrications étaient certainement beaucoup plus nombreux qu'il n'y parait.

Il a donc été proposé que ces vestiges souffrent à la fois d'un manque de programme de recherche propre et d'une méthodologie d'investigation parcticulière qui permettraient peutêtre de parvenir à mieux les identifier sur le terrain et ainsi fournir des “référentiels d'étude”.

A partir de ces observations, il sera proposé dans cette communication et soumis à la discussion quelques réflexions autour des lacunes archéologiques que représente ce type de vestiges et de la manière de contourner ce problème grâce à une apporche définitivement interdisciplinaire et la révision des méthodes de fouille et d'étude de ce type de vestiges artisanaux.


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