Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques
31 mai-4 juin 2021 Toulouse (France)

Programme > Par intervenant > Boeda Eric

Good-bye America, hello Americas ! Faire de la préhistoire en Amérique du Sud face à l'hégémonie idéologique nord-américaine
Eric Boeda  1, *@  , Antonio Pérez  2@  
1 : ArScAn-Équipe AnTET, UMR 7041  (AnTET)  -  Site web
UMR 7041 ArScAn - AnTET
Maison René Ginouvès Boîte 3 21, allée de lúniversité 92023 NANTERRE CEDEX -  France
2 : ArScAn-Équipe AnTET, UMR 7041  (AnTET)  -  Site web
UMR 7041 ArScAn - AnTET
Maison René Ginouvès Boîte 3 21, allée de lúniversité 92023 NANTERRE CEDEX -  France
* : Auteur correspondant

Il n'est pas rare de trouver aujourd'hui des préhistoriens des Amériques qui croient encore en une Amérique vide à l'arrivée des descendants de « chasseurs sauvages » d'Asie du Nord, comme l'avait proposé Fray José de Acosta au XVIe siècle. Même aujourd'hui, dans les deux premières décennies du 21e siècle, époque à laquelle il existe un corpus solide et robuste de preuves scientifiques d'une Amérique peuplée déjà à une époque antérieure au Dernier Maximum Glaciaire (entre 26,5 et 19 kyr BP), l'hégémonie idéologique nord-américaine tente d'obnubiler le raisonnement scientifique. Cette hégémonie idéologique est composée de différents sous-types d'hégémonie: politique, éditoriale, financière, etc. Tous proviennent d'une hégémonie épistémologique occidentale qui impose des critères de validation scientifique à gauche et à droite, et cherche à éliminer le factuelle du plus ancien registre archéologique des Amériques. Que faire face à cette hégémonie ? Dans cette communication, nous présentons un diagnostic épistémologique du peuplement des Amériques à partir de l'expérience méridionale. L'Amérique du Sud, source inépuisable de diversité archéologique, est le bon endroit pour amorcer un renversement des pôles épistémiques dans les Amériques. Il ne s'agit pas, bien entendu, de détruire une hégémonie pour en construire une autre. Il s'agit de résister, c'est-à-dire de sortir l'Amérique du Sud de son isolationnisme disciplinaire et de lui offrir la place qu'elle devrait avoir dans l'évolution des idées et des techniques : une ouverture vers l'altérité.

Good-bye America, hello Americas! Making prehistory in South America facing the North American ideological hegemony

It is not rare to find today prehistorians of the Americas who still believe in an empty America with the arrival of “wild-hunters” descendants from North Asia, as Fray José de Acosta had proposed in the 16th century. Even today, in the first two decades of the 21st century, when there is a strong and robust body of scientific evidence of a populated America already in a period prior to the Last Glacial Maximum (between 26.5 and 19 kyr BP), North American ideological hegemony tries to disturb scientific reasoning. This ideological hegemony is made up of different subtypes: political, editorial, financial, etc. All come from a Western epistemological hegemony which widely imposes criteria of scientific validation, and seeks to eliminate the facts from the oldest archaeological record of the Americas. What to do against this hegemony? In this communication, we present an epistemological diagnosis of the Peopling of the Americas from the southern experience. South America, an inexhaustible source of archaeological diversity, is the right place to initiate a reversal of epistemic poles in the Americas. It is not, of course, about destroying one hegemony in order to build another. It is a matter of resisting, that is to say of pulling South America out of its disciplinary isolationism and offering it the place it should have in the evolution of ideas and techniques: an opening towards alterity.


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