Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques
31 mai-4 juin 2021 Toulouse (France)

Programme > Par intervenant > Maguer Patrick

Au-delà des trous de poteau : identifier et restituer les constructions en terre et bois de l'âge du Fer (VIIIe-Ier s. av. n. è.) en Gaule non méditerranéenne
Patrick Maguer  1, 2, *@  , Pierre Péfau  3, 4, *@  
1 : Institut national de recherches archéologiques préventives, centre archéologique de Poitiers  (Inrap, poitiers)
Institut national de recherches archéologiques préventives
122 rue de la Bugellerie, Zone République III, 86000 Poitiers -  France
2 : Hellénisation et romanisation dans le monde antique  (HeRMA)  -  Site web
Université de Poitiers : EA3811
Université de Poitiers 8, rue René Descartes 86022 Poitiers cedex -  France
3 : Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés  (TRACES)
École des Hautes Études en Sciences Sociales, Université Toulouse - Jean Jaurès, Ministère de la Culture et de la Communication, Institut national de recherches archéologiques préventives, Centre National de la Recherche Scientifique : UMR5608
Maison de la Recherche, 5 allée Antonio Machado 31058 TOULOUSE Cedex 9 -  France
4 : Université Toulouse - Jean Jaurès  (UT2J)  -  Site web
UMR 5608 - TRACES
5 allées Antonio Machado - 31058 Toulouse Cedex 9 -  France
* : Auteur correspondant

Depuis le début du XXe siècle en Europe de l'Ouest et du Nord (Allemagne, Pays-Bas, Royaume-Uni) et les années 1970/1980 en France, l'étude des bâtiments en terre et bois se fonde essentiellement sur l'identification des creusements (trous de poteau, tranchées), marquant l'emplacement des principales pièces de bois soutenant la toiture, et l'analyse de leur répartition spatiale et de leurs dimensions, qui permet de reconstituer plus ou moins fidèlement la forme originelle de la charpente. Si cette méthode reste efficiente de nos jours, elle ne peut renseigner à elle seule l'intégralité des formes architecturales. En effet, les sites archéologiques protohistoriques étant fréquemment érodés, les pièces de bois les moins ancrées et les parties posées sur le sol ne sont souvent plus perceptibles. De même, les modes de réalisation des sols (en terre, planchers, etc.), des parois (en terre ou en bois), de la partie haute de l'ossature porteuse et de la couverture (chaume, bardeau, etc.) sont difficiles à mettre en lumière. Enfin, les techniques architecturales à paroi porteuse de terre ou de bois, non pourvues de profonds ancrages au sol, nécessitent des approches méthodologiques spécifiques.

Cette présentation vise donc à révéler le spectre habituellement invisible de la construction en terre et bois de Gaule non méditerranéenne, au travers de différentes méthodes complémentaires : on peut notamment souligner les approches comparatives à grande échelle, les études de la terre à bâtir et des habitats « stratifiés », ou encore le recours à la documentation iconographique et ethnographique. En plus d'enrichir notre perception des techniques de construction de l'âge du Fer, ces différentes approches permettent également d'éviter certaines erreurs d'interprétation longtemps reproduites dans la littérature archéologique. Plusieurs thèmes seront ainsi abordés, parmi lesquels la construction sur poteaux plantés à module porteur et paroi rejetée, l'architecture en pan de bois, à charpente triangulée et en terre, ainsi que la forme des élévations de l'ensemble de ces techniques de construction.


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