Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques
31 mai-4 juin 2021 Toulouse (France)

Programme > Par intervenant > Gauthier Estelle

Bronze fossilisé, bronze invisible : représentation et fragmentation des objets déposés dans les dépôts de bronzes (Bz C-Ha A1) de la cluse de Salins-les-Bains (Jura - France)
Estelle Gauthier  1, *@  , Jean-François Piningre * , Claude Mordant  2, *@  
1 : Laboratoire Chrono-environnement  (UMR 6249)  -  Site web
CNRS : UMR6249, Université de Franche-Comté
UFR Sciences et Techniques 16, route de Gray 25030 BESANCON Cedex -  France
2 : Université de Bourgogne, UMR Artehis 6298
Université de Bourgogne
* : Auteur correspondant

Dans leur complexité, les dépôts de bronzes composés d'objets fragmentés peuvent être considérés comme les témoins représentatifs de l'activité métallurgique et de la consommation d'une communauté. Au-delà de l'alternative stock de fondeur/dépôt votif souvent débattue, l'omniprésence de fragments parmi lesquels il est rare de trouver plusieurs pièces d'un même objet pose aussi la question de la signification de la masse de métal initiale représentée par dépôt, par période, par secteur géographique. Peut-on retrouver la quantité d'objets initiaux manipulés et fragmentés et la masse réelle de bronze concernée ? Quelle proportion du corpus métallique disponible au sein des populations locales se trouve ainsi détournée pour ces pratiques cultuelles et comment évolue-t-elle au cours des générations dans cet espace spécifique de la Cluse de Salins ? Y a-t-il des différences ou des récurrences dans la mobilisation du métal et quelle variabilité observe-t-on dans ce différentiel entre la part de la masse fossilisée et celle mobilisée par ailleurs dans la vie courante?
Les campagnes de prospections systématiques menées depuis le début des années 2000 dans le secteur du site fortifié du Camp du Château à Salins-les-Bains (Jura - France) ont permis la mise au jour de plus de soixante-dix dépôts métalliques de l'âge du Bronze. Ces ensembles présentent des caractéristiques très particulières : des compositions modestes, des enfouissements très peu profonds, une fréquente dispersion des pièces sur quelques mètres carrés, le choix de contextes topographiques particuliers en relation notamment avec des éléments naturels facilement repérables dans le paysage. Échelonnés entre les débuts du Bronze moyen et du Bronze final, ils bénéficient, dans un cadre territorial défini, d'une documentation représentative du point de vue de l'intégrité de leurs compositions, de leur répartition ainsi que de leur chronologie. A l'instar des dépôts dits "de fondeurs", la fragmentation dans les ensembles est fluctuante. S'agit-il de pratiques visant à standardiser la taille des pièces ou bien à les consacrer en les transformant pour changer leur valeur ? Il est possible aussi d'envisager une interprétation mixte : celle de la pars pro toto. Nous proposons ici d'examiner les divers traitements subis par les objets et également d'essayer d'identifier des règles ou des standards dans la fragmentation et le choix des pièces.


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