Le colloque 2020 de l'AFEAF a été l'occasion de réaliser une synthèse sur les axes de circulation et d'échanges dans la vallée du Rhône, entre Isère et Gardon, de la fin du VIe au IVe s. av. n. è. (Durand et al. en préparation). La préparation de la base de données a rappelé la faible proportion de sites datables de cette période dans le département de la Drôme et ce malgré des recherches protohistoriques tant préventives (TGV Méditerranée : MAM 2002) que programmées (Sergent 2009 ; Serrières 2009). Et si l'on considère les IVe et IIIe s. av. n. è., le manque de documentation est encore plus criant. La présente communication a pour objectif de faire le point sur la réalité de ce vide documentaire, plus de dix ans après une synthèse sur l'habitat de l'âge du Fer en moyenne vallée du Rhône et dans les Alpes, synthèse qui proposait alors d'interpréter ce hiatus comme un déperchement de l'habitat (Serrières 2009), phénomène décrit un peu plus au Sud par les protohistoriens du Languedoc et de Provence (Garcia 2004).
A l'appui d'une documentation que l'on limitera au Sud du Département de la Drôme, il s'agira de dresser l'inventaire des sites de l'âge du Fer, de mettre en évidence les "fossiles directeurs" permettant leur datation, essentiellement des productions céramiques exogènes : céramique grise monochrome (plus rarement céramique cannelée") pour la période VIe-Ve s. et les campaniennes (essentiellement la campanienne A dès le dernier quart du IIe s. av.). En creux, se pose donc la question de notre connaissance de la céramique non tournée (CNT). Sommes-nous en mesure, dans l'espace considéré, de dater un site sans matériel exogène ? Le hiatus observé constitue-t-il une lacune des chercheurs ?
L'examen, inédit, des collections de deux sites documentant la période (certes maigrement) : Sainte-Luce à Vercoiran et l'occupation de hauteur (dit oppidum) de la colline Saint-Marcel du Pègue permettra de réévaluer nos connaissances et de réinterpréter le hiatus.