Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques
31 mai-4 juin 2021 Toulouse (France)
"Un demi-siècle après Georges Laplace, quel bilan méthodologique retenir de la typologie analytique appliquée aux séries lithiques italiennes Paléolithique supérieur ?"
Henry Baills  1, *@  , Donato Coppola  2@  
1 : UMR 7194 MNHM - Centre Européen de Recherches Préhistoriques
MNHM : EquipePRETROP
1, rue René Panhard, 75013 Paris Av. Léon-Jean Grégory, 66720 Tautavel -  France
2 : Dipartimento di Scienze dell'Antichità dell'Università Aldo Moro
Piazza Umberto I, 70121 Bari -  Italie
* : Auteur correspondant

Si les XIXème - XXème sont marqués par une hégémonie certaine de la préhistoire européenne sur le reste du monde, les années 1950-1970 voient la prééminence des études françaises sur d'autres pays européens. Ce phénomène a été particulièrement net en ce qui concerne les méthodes analytiques pour étudier les industries lithiques du Paléolithique moyen et supérieur. Pour cela, deux typologies françaises ont été proposées : l'une par François Bordes (1954, 1961) et l'autre par Georges Laplace (1964, 1968). Dans ces circonstances, certains pays européens ont été amenés à choisir entre l'un ou l'autre des deux référentiels afin de les éprouver au travers d'études inter et intra-sites. Tels furent les cas de l'Espagne (Catalogne exceptée), et de l'Italie qui ont opté à cette époque pour la typologie analytique dite « laplacienne ».

Il n'entre pas dans le cadre de cette communication d'analyser les raisons personnelles, philosophiques ou scientifiques qui ont présidé à ce choix, encore moins de les justifier.

Cette alternative n'a cependant pas été sans conséquences, même si, dès 1991, une dimension technologique a été introduite par des chercheurs italiens, tels Amilcare Bietti et Stefano Grimaldi.

On peut, aujourd'hui, se poser la question des difficultés épistémologiques et matérielles, rencontrées par celui qui se confronte aux séries lithiques italiennes ? Comment gérer l'héritage de G. Lapace dans la littérature scientifique ? Ou comment établir des comparaisons avec des données anciennes extraites par le biais d'une autre typologie ? Sur la base d'exemples concrets, nous nous confrontons à ces questionnements en tentant d'associer, sans les dénaturer, la complexité intrinsèque de l'objet et notre volonté à le nommer ?

"Half a century after Georges Laplace, what methodological assessment should we retain of the analytical typology applied to Italian Upper Paleolithic lithic series?"

If the 19th - 20th centuries were marked by a definite hegemony of European prehistory over the rest of the world, the years 1950-1970 saw the pre-eminence of French studies over other European countries. This phenomenon was particularly clear with regard to analytical methods for studying lithic industries of the Middle and Upper Paleolithic. For this purpose, two French typologies were proposed: one by François Bordes (1954, 1961) and the other by Georges Laplace (1964, 1968). In these circumstances, some European countries were led to choose between one or the other of the two reference systems in order to test them through inter- and intra-site studies. This was the case in Spain (with the exception of Catalonia) and Italy, which opted at that time for the so-called "Laplacian" analytical typology.

It is not within the scope of this paper to analyze the personal, philosophical or scientific reasons for this choice, let alone to justify them.

However, this alternative has not been without consequences, even if, as early as 1991, a technological dimension was introduced by Italian researchers, such as Amilcare Bietti and Stefano Grimaldi.

Today, we can ask ourselves the question of the epistemological and material difficulties encountered by those who confront Italian lithic series? How to manage the legacy of G. Lapace in the scientific literature? Or how to establish comparisons with ancient data extracted through another typology? On the basis of concrete examples, we confront these questions while trying to associate, without distorting them, the intrinsic complexity of the object and our will to name it ?


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