Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques
31 mai-4 juin 2021 Toulouse (France)
Malaisie : terra incognita archéologique ?
David Codeluppi  1@  
1 : Archéologies et Sciences de lÁntiquité-Anthropologie des techniques, des espaces et des territoires au Pliocène et au Pléistocène  (ArScAn-AnTET)  -  Site web
Centre National de la Recherche Scientifique : UMR7041, Ministère de la Culture et de la Communication : UMR7041, Université Paris Nanterre : UMR7041, Université Panthéon-Sorbonne : UMR7041
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La Malaisie est une confédération qui a vu le jour sous sa configuration actuelle en 1963. Elle comprend une partie continentale entre la Thaïlande et Singapour, ainsi qu'une plus grosse partie insulaire, constituée de deux états semi-indépendants au nord de l'île de Bornéo : Le Sarawak et le Sabah.

La péninsule Malaise a indéniablement joué un rôle dans la genèse de l'histoire humaine de cette partie du monde, en particulier à la fin du Pléistocène, lors de l'immersion des parties basses du Sundaland contraignant fortement la mobilité de l'Homme et de la faune vers le sud (Adi Haji Taha, 1987). Les changements eustatiques récurrents confèrent à sa portion continentale le statut de verrou intermittent tantôt ouvert tantôt fermé. Les données archéologiques révèlent des occupations très anciennes et un rôle prédominant dans la mise en place des réseaux d'échanges commerciaux aux périodes plus récentes de la préhistoire en Asie.

L'histoire des recherches archéologiques malaises illustre une science en pleine expansion avec la création en un peu moins de soixante ans, de nombreux centres performants et de très nombreuses publications portées par un réseau fédéral de revues dédiées. Longtemps rédigées en Bahasa Melayu ces productions sont depuis récemment complétées par l'édition d'ouvrages traduits en anglais, signe d'une ouverture, mais restent encore trop peu connues.

Le gouvernement ainsi que les institutions, telles que les musées ou les universités, ont donné les moyens aux chercheurs locaux de mettre en avant des sites d'importance mondiale. Sur la partie continentale, parmi les sites de la vallée de Lenggong riche en sites préhistoriques, des traces d'activités humaines vieilles de l'ordre de 1.83 million d'années ont contribué à un classement, pourtant resté discret, au patrimoine mondial de l'UNESCO. Dans le domaine insulaire, des recherches menées par l'université de Sains Malaysia à Mansuli (Sabah) ont tout dernièrement permis de faire reculer les premières occupations de l'île de Bornéo jusqu'à 235 000 BP.

L'accès encore trop restreint à la littérature archéologique malaise engendre une discrétion sur la scène occidentale qui contribue à oblitérer des pans importants de la construction de la préhistoire mondiale. Un bilan des sites les plus remarquables permettra d'apprécier l'importance de porter attention à cette terra incognita de l'archéologie.

Malaysia : Archaeological Terra incognita ?

The confederation of Malaysia, in its current configuration, emerged in 1963. It comprises a continental part between Thailand and Singapore, as well as a bigger insular area located in the northern part of Borneo, which consists of two semi-independent states, namely the Sarawak and the Sabah.

The Malay peninsula has definitely played a role in the origin of human history in this part of the world. And that particularly by the end of the Pleistocene, during the immersion of the lowlands of Sundaland that greatly restrained Human and faunal mobility towards the South (Adi Haji Taha, 1987). The continental portion is given the status of “intermittent lock” that is alternatively either open or closed, due to the recurrent eustatic variations. Archaeological data reveal very ancient occupations, and a predominant role in the implementation of trade networks during late Asian Prehistory. The history of archaeological research illustrates a science in full expansion with, in a bit less than 60 years, the creation of numerous research centres, and various publications supported by a federal network of journals dedicated to archaeological research. These productions have for long been published in Bahasa Malayu, and are since recently completed by publications translated in English, which is a sign of openness, but yet remains too little known. The government as well as institutions, such as museums and universities have given local researchers the means to highlight sites with world significance. On the continental Malaysia, among the variety of prehistoric sites of the Lenggong Valley, evidence of human activities dated of 1,8 Million years BC has been discovered. This contributed to registering the Valley as a world heritage site of UNESCO. Moreover, late research led by The University of Sains Malaysia allowed to draw back the Human presence in Sabah (Borneo) as far as 235'000 BP on the site of Mansulli. The far too limited access to the Malaysian archaeological literature makes it rather discrete on the occidental scene, which leads to overlook major milestones of the global prehistory construction. An overview of the most remarkable sites will allow to shed light on the importance of bringing attention to this archaeological terra incognita.

Adi Haji Taha (1987). Archaeology in Peninsular Malaysia: Past, Present and Future. Journal of Southeast Asian Studies 18, 205-211.


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