La découverte de sites d'habitat du Néolithique final s'est multipliée en Languedoc oriental. Ils se caractérisent notamment par la présence de plusieurs fossés, d'une grande diversité de structures en creux et des témoins de constructions en terre crue. La conservation des élévations est rare et par conséquent la reconstitution des architectures aussi.
Le site de Mitra 5 (Garons, Gard) fouillé en 2017 correspond lui aussi à une occupation multiphasée du Néolithique final attribuée principalement à la culture du Fontbouïsse (Laroche et al. 2020). Il constitue le prolongement du site de Mitra 3 au sud, fouillé en 2012 (Sendra et al. 2013). Sur ce site, les vestiges en terre crue-cuite sont nombreux, présents parfois en grande quantité dans le comblement des structures en creux (fosses et fossés). La représentation typologique de ces vestiges est variée mais concerne principalement des restes de terre à bâtir (terre massive, éléments modulaires) et des éléments architecturaux (clayonnage, torchis). La terre massive reste plus difficile à identifier avec une texture homogène et compacte proche visuellement du substrat limoneux qui a servi de matière première. Au-delà de l'identification typologique des éléments d'architectures et des analyses micromorphologiques réalisées sur certains de ces vestiges, quelques structures de Mitra 5 permettent une approche interprétative des modalités architecturales. Ainsi, une fosse a livré d'imposants fragments de clayonnage identifiables à des éléments de toiture. Dans ce qui semble être un aménagement semi-excavé, un incendie a provoqué l'effondrement de tout un pan d'architecture en terre à l'intérieur de ce dernier. Enfin, la fouille a mis en évidence une concentration d'aménagements semi-excavés non contemporains les uns des autres marqués par un emploi récurrent de la terre à bâtir. L'ultime phase de creusement conserve une élévation en terre massive qui s'appuie sur un précédent aménagement. Au sein du comblement, des éléments effondrés permettent de proposer des hypothèses de reconstitution de cet espace et de sa fonction. Mais finalement les interprétations proposées restent limitées malgré l'abondance des vestiges, et ce n'est bien souvent qu'à la faveur d'aménagements semi-enterrés que des hypothèses de reconstitutions peuvent être émises. De plus, cela ne concerne que la dernière phase d'occupation car certains espaces abandonnés (voir même partiellement comblés) sont réutilisés, réaménagés au détriment des aménagements antérieurs, effaçant pro parte les données antérieures.
Bibliographie
Laroche et al. 2020
LAROCHE M., PARISOT N., RECQ C., ORGEVAL M., REMICOURT M., RENAUD A., GRANGE G., CHARBOUILLOT S., BATTENTIER J., MARQUEBIELLE B., RUE M., LAFONT V., CHATEAUNEUF F., CURE A.-M., MAGNIN F. - L'occupation fonbuxienne de Mitra 5 à Garons (Gard), Rapport final d'opération, Paléotime, Villard-de-Lans (Isère), 5 vol. 1688 p.
Sendra et al. 2013
SENDRA B., BEAUCHAMP C., BEYLIER A., BLAISE E., DI PASCALE A., HOWARTH L., LACHENAL T., MACHADO YANES M. DEL CARMEN, MAGNIN F., MICHEL J., MOQUEL J., ORGEVAL M., ONFRAY M., PROVENZANO N., REMICOURT M. (2013) – Les occupations fontbuxiennes, du Bronze ancien et de l'âge du Fer de Mitra3 à Garons (Gard). Rapport final d'opération, Chronoterre Archéologie, Montpellier, Service Régional de l'archéologie Languedoc-Roussillon, 2 vol., 557 p.