Les cartes archéologiques permettent de caractériser des dynamiques d'occupation et d'exploitation agro-pastorales des milieux à l'échelle micro-régionale. Si le traitement des données permet aujourd'hui de calculer des densités d'occupation, ces dernières doivent néanmoins être analysés en tenant compte d'autres paramètres : pourcentage des surfaces investiguées (diagnostics, fouilles préventives et programmées), précision des datations proposées.
Par ailleurs, les analyses palynologiques des dépôts sédimentaires de zones humides permettent de construire des « courbes d'anthropisation » à partir du pourcentage des pollens des plantes cultivées et prairiales, des spores de champignons coprophiles, calculé pour chacun des échantillons analysés. Cependant, l'interprétation de ces courbes doit tenir compte des contextes géomorphologiques, du taux de sédimentation et de la taphonomie des assemblages archéobotaniques.
L'utilisation de ces deux types d'informations dans le but de caractériser les dynamiques socio-environnementales (présence/absence d'occupation augmentation des espaces cultivés et habités) doit être formalisé car elle présente de nombreux problèmes, comme celui de la résolution chronologique qui diffère selon la nature des données archéologiques et paléoenvironnementales à l'autre, ou celui de la validité spatiale des données.
Dans certains secteurs de la partie nord de la France comme le secteur du Morvan et de ses bordures, la vallée des Tilles (affluent de la Saône), le Nogentais (bassin hydrographique de la Seine), cette approche peut être conduite ; dès lors, l'analyse intégrée des diagrammes d'anthropisation et des courbes de densité des habitats pourrait permettre de reconstituer une histoire micro-régionale des socio-écosystèmes du Néolithiques à nos jours.