Jean Kamba (2009) conçoit l'art comme un medium de communication avec l'univers (autant le monde visible que l'invisible). Cette fonction se traduit précisément dans l'art rituel. Au-delà de cette fonction, pour Bonhomme et Kerestetzi (2015), les graphismes rituels chez les Palo Monte de Cuba servent à la fois à invoquer et à marquer la présence de divinités pendant leurs cultes. Si certains graphismes de ce type survivent à travers les âges, les chercheurs peinent à comprendre le choix des symboles employés, de même que la discrimination des supports de cet art. De ce qui précède, cependant, l'on comprend que l'art rituel prend la forme (et les symboles) qui semble adéquate (selon l'exécutant) pour se connecter à la divinité visée. Voilà qui explique non seulement la nature des graphismes, mais aussi le choix des supports dans le domaine de l'art rituel. Mais, pour comprendre les "vides", en contexte archéologique, il faut autant tenir compte de la taphonomie que de la complexité de la transmission de la tradition (Pion et Schlanger, 2020).

Le site de Botko servira d'illustration à cette analyse. Il s'agit d'un site du Littoral camerounais où ont été mises au jour des structures mégalithiques rituelles datées entre 715 et 1015 A.D. Les symboles de son pot (en céramique) S3 découvert au coeur d'une de ses structures les plus complexes ont été interprétées grâce à des corrélations avec l'art yoruba.

Bonhomme J. et Kerestetzi K., 2015, Les signatures des dieux. Graphisme et action rituelle dans les religions afro-cubaines. Gradhiva 22 I 2015 pp 74-105

Kamba, J., 2020, Les arts plastiques comme supports de communication. Université pédagogique nationale de Kinshasa.

Pion P. et Schlanger N. (éds), 2020, Apprendre. Archéologie de la transmissiondes savoirs. Paris: La Découverte.