La réparation est une des étapes possibles du cycle de vie des céramiques (Schiffer 1972). Lorsque la céramique ne peut plus remplir le rôle fonctionnel pour lequel elle a pu être façonnée, s'offre alors aux utilisateurs plusieurs options : le rejet, le recyclage, la réutilisation ou la maintenance.
Cette dernière nécessite une série de gestes techniques et de matériaux qui ne laissent que peu de traces en contexte archéologique. Les « trous de réparation » forés dans la paroi des céramiques, ou encore les résidus organiques associés à des fissures, des fractures anciennes ou aux « trous de réparation », sont cependant quelques indices liés à ces processus
Ces données pourtant existantes mais rarement considérées pour elles-mêmes se trouvent souvent dispersées dans la littérature. Notre recherche s'est concentrée sur l'étude systématique des réparations au sein d'une dizaine de sites languedociens et ardéchois du Néolithique final et de sites corses et sardes de l'âge du Bronze. Cette communication offre un regard diachronique sur les économies de réparation dans le nord-ouest méditerranéen.
Au moyen d'une étude croisée entre la tracéologie et les analyses de chimie organique, nous avons pu mettre en évidence les différentes techniques utilisées pour réparer les récipients et les choix éclairés des réparateurs qui prennent en compte l'utilisation de la poterie.
Outre les accidents, la dégradation d'une poterie pendant son utilisation se fait de manière graduelle et peut être contrôlée comme le montre les exemples de réparations « préventives » recensées dans le cadre de ces recherches.
Plus encore, nous avons a démontré que toutes les catégories fonctionnelles de récipients ne font pas l'objet de réparation. Il y aurait donc dans ces régions des économies de réparation plus complexes que ne laissent supposer les artefacts au premier abord.