Tandis que certaines productions techniques sont directement détectables grâce à la conservation de leurs produits finis ou de leurs déchets de fabrication (ex. : lithiques, céramiques, artefacts osseux ...), d'autres ne peuvent être identifiées qu'indirectement en raison du caractère périssable de leurs produits.
Afin de comprendre ces séquences de production « fantômes », il nous faut alors nous appuyer sur les outils impliqués dans les différentes étapes des chaînes opératoires de fabrication.
La production textile en est un exemple type, en particulier pour les périodes pré- et protohistoriques, puisque les produits comme les déchets de cette production ne se conservent pas en dehors de conditions très spécifiques.
Plusieurs travaux récents ont montré que l'approche fonctionnelle appliquée à différents outils (broches, poids de métier, lames de tissage...) est particulièrement efficiente pour identifier la production textile.
La présente étude se concentre sur un outil particulier, l'aiguille à chas, associée aux activités de couture. Des observations préliminaires sur des aiguilles du site néolithique de Sette Fonti (Prata D'ansidonia Abruzzo, Italie) ont montré que des traces (polissage, stries) se sont conservées notamment dans les chas des aiguilles. Une première expérience pilote avait été menée avec succès pour tester la formation de telles traces et évaluer les différences résultant de l'utilisation de différents types de fil (tendon, lin, liber). Ce travail apporte donc de nouvelles perspectives sur les usages préhistoriques des matières premières végétales et animales.
Cette communication présentera les premiers résultats de la constitution du référentiel.