Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques
31 mai-4 juin 2021 Toulouse (France)
Réseaux visibles et invisibles : l'émergence du Mésolithique récent en Europe du sud-est
Sonja Kačar  1, 2@  
1 : TRACES, UMR 5608
Université Toulouse II - Jean Jaurès
5 Allées Antonio Machado 31058 Toulouse Cedex 9 -  France
2 : Šibenik City Museum
Ul. Gradska vrata 3, 22000, Šibenik -  Croatie

Au cours des deux dernières décennies, une recherche accrue sur le Mésolithique européen a considérablement augmenté notre compréhension du Mésolithique. Celui-ci s'avère être beaucoup plus dynamique et innovant qu'on ne le pensait autrefois : entre le 8ème et le 6ème millénaire av. J.C. les dernières chasseurs-cueilleurs européens ont connu des transformations socio-technologiques majeures qui marquent le passage du Mésolithique ancien au Mésolithique récent. Ces changements sont notamment visibles dans les assemblages lithiques qui voient l'apparition quasi soudaine de nouveaux systèmes techniques connus sous le terme «Blade and Trapeze techno-complex » ou, plus régionalement, « Castelnovien ».

Dans une échelle plus vaste, pan-européenne, les données disponibles sous-entendent que l'émergence du Mésolithique récent était un processus complexe et régionalisé impliquant à la fois les mouvements migratoires et les transferts culturels.

Alors qu'en Europe du sud-est, le Mésolithique est encore mal connu, les nouvelles données suggèrent, discrètement, que les derniers chasseurs-cueilleurs de la région étaient interconnectés au sein de réseaux sociaux complexes qui s'étendaient de la mer Noire jusqu'à la Méditerranée centrale.

En effet, bien que de tels réseaux soient encore archéologiquement peu visibles, lorsque toutes les données (culture matérielle, archéogénétique, dates radiocarbone) sont considérées ensemble, il semble que le Mésolithique récent de l'Europe du sud-est résulte d'un mélange de deux traditions différentes (Méditerranéenne et d'Europe de l'Est). 

Par ailleurs, afin de contourner le problème d'un corpus biaisé des données, cette présentation se focalise également sur l'hypothèse d'une présence des derniers chasseurs-cueilleurs pouvant être détectée indirectement grâce à la persistance d'éléments mésolithiques dans les assemblages du Néolithique-ancien de certaines régions de l'Europe du sud-est.


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