Les dépôts métalliques terrestres de la fin de l'âge du Bronze atlantique (BFa 3, soit entre 950 et 800 av. notre ère) sont caractérisés par des compositions particulièrement hétéroclites et par une très forte fragmentation. Les objets entiers y sont en minorité et les fragments, nombreux, recollent rarement entre eux. Ceci suppose donc qu'une partie des objets est manquante et a connu une destinée différente de celle qui a été fossilisée au sein des dépôts.
Dans le cadre de cette présentation, nous nous intéresserons justement à cette partie manquante des dépôts terrestres du BFa 3 et nous tenterons d'en estimer partiellement la masse afin de la rendre plus tangible. Cela revient en fait à se poser la question du nombre minimum d'objets ayant été nécessaires pour constituer les dépôts à l'origine et de la quantité de métal ayant disparu entre le moment où les objets étaient entiers et le moment où ceux-ci, fragmentés volontairement pour beaucoup, ont été enfouis. Pour ce faire, nous nous baserons sur une sélection d'objets pour lesquels il est possible de calculer une masse médiane d'une part, et sur l'établissement d'un Nombre minimum d'individus (NMI) pour chaque dépôt étudié d'autre part. La méthode proposée sera appliquée à plusieurs dépôts originaires de différentes régions d'un large quart nord-ouest de la France.
Interroger les lacunes des dépôts terrestres et tenter de les quantifier permet de mieux appréhender les masses métalliques réellement en circulation à la fin de l'âge du Bronze. Ceci conduit nécessairement, dans un second temps, à se poser la question du devenir des fragments non déposés et donc à réfléchir aux modalités de constitution des dépôts ainsi qu'aux temporalités de fragmentation des objets et de disparition d'une partie d'entre eux.