La péninsule armoricaine est réputée pour ses nombreux monuments funéraires, tant néolithiques que de l'âge du Bronze. Depuis les explorations du XIXème jusqu'au développement des interventions d'archéologie préventive sur de vastes surfaces, ces différents travaux de recherche permettent de disposer aujourd'hui d'une documentation suffisamment riche et renouvelée pour proposer un premier bilan de l'évolution des pratiques funéraires sur le temps long, du Néolithique à la fin de l'âge du Bronze.
La diversité et la variabilité des solutions architecturales, des dépôts funéraires et des types de pratiques mais aussi les nombreuses datations 14C disponibles à l'échelle régionale permettent une présentation des données de façon évolutive et dynamique, aussi bien du point de vue chronologique que géographique. En parallèle, elles permettent également d'enregistrer au fil du temps divers hiatus (au niveau des pratiques et des architectures funéraires) qui pour certains commencent à pouvoir être expliqués. Ainsi, au-delà d'évidents problèmes taphonomiques ou de l'état de la recherche, la prise en compte des sites d'habitats, des occupations du sol (systèmes agraires, axes de circulation...) livrent, dans un certain nombre de cas, de premiers éléments de réponse. Parmi les manifestations non sépulcrales, les travaux en cours sur les dépôts non funéraires (dépôts métalliques, céramiques, lithiques), les monuments non funéraires et plus largement sur les pratiques cultuelles offrent également des perspectives intéressantes.
Stéphane Blanchet (Inrap Grand-ouest/UMR 6566 CReAAH)
Christine Boujot (SRA Bretagne/UMR 6566 CReAAH)