Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques
31 mai-4 juin 2021 Toulouse (France)
Des liens emmêlés ? Solutréen et Badegoulien entre sud du Bassin aquitain et Asturies (24-21 cal ka BP) : réflexions sur la réalité archéologique des modèles paléogéographiques
Sylvain Ducasse  1@  , Caroline Renard  2@  
1 : De la Préhistoire à l'Actuel, Cultures, Environnement, Anthropologie  (PACEA)  -  Site web
CNRS : UMR5199, Université de Bordeaux (Bordeaux, France)
Université Bordeaux, Bâtiment B8, Allée Geoffroy Saint-Hilaire, CS 50023, 33615 PESSAC Cedex -  France
2 : Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés  (TRACES)  -  Site web
CNRS : UMR5608, Université de Toulouse Jean-Jaurès
Maison De La Recherche, 5 Allée Antonio Machado, 31058 TOULOUSE Cedex 9 -  France

Pour le Dernier Maximum glaciaire ouest-européen, réfléchir à la relation entre contours géographiques des traditions culturelles et réseaux de transferts matériels nécessite au préalable de réinterroger les modèles archéostratigraphiques régionaux. L'intervalle 24-21 cal ka BP semble en effet marqué par des variations et arythmies engendrant une diversité culturelle dont la réalité demande à être rigoureusement discutée.

C'est notamment le cas des liens existant entre sud-ouest de la France et nord-ouest de l'Espagne où deux modèles contradictoires s'opposent depuis plusieurs décennies, complexifiant notre compréhension des dynamiques culturelles à l'œuvre. Tandis qu'en France les données plaident en faveur d'un modèle quasi-univoque qui voit les traditions badegouliennes succéder aux traditions solutréennes dès 23 cal ka BP, plusieurs scénarios s'affrontent entre Pays Basque et Asturies autour d'une question simple : existe-t-il des industries badegouliennes dans cette zone et, si oui, à quel moment le changement s'opère-t-il ? Selon la nature de la réponse donnée à cette question, l'interprétation des transferts matériels d'ores et déjà documentés prend un sens tout à fait différent : élargissement de l'aire chronoculturelle badegoulienne ou témoins d'échanges « interculturels » (i. e. Badegoulien versus Solutréen « final ») ?

Nourrie par un bilan critique des données publiées ainsi que par l'apport d'observations et travaux récents souvent inédits, cette communication propose d'aborder cette question en discutant des forces et faiblesses de chacun des modèles et, sur cette base, de définir, au-delà des divergences initiales, une stratégie de travail collective à même de dépasser ces (apparentes ?) contradictions. Bien qu'en axant le discours sur la critique des sources cette communication place son intérêt en amont des questions soulevées par le thème de la session, elle permet si besoin était d'attirer l'attention sur l'importance d'isoler et de contourner ces biais qui, omniprésents, brouillent trop souvent nos modèles.


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